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Décès de Joan S. Davis

21 janvier 2016 | Andri Bryner

Joan Davis a entre autres choses exploité les données physico-chimiques du réseau national de mesure NADUF et elle s’est également consacrée à la présence de métaux lourds dans les lacs. Outre la science « classique », elle s'est également toujours impliquée dans les questions de la durabilité et des limites de la croissance.

C’est à juste titre que ses proches écrivent dans son avis nécrologique : « Elle a consacré sa vie à une gestion plus durable et plus respectueuse de notre planète ». Joan Davis s’est ainsi engagée dans de nombreuses commissions et a milité en faveur d’une agriculture biologique, voir www.ifoam.bio/en/joandavismemorialfund. Elle a, entre autres, également fait partie du conseil consultatif du Wuppertal Institut für Klima, Umwelt, Energie (Institut du climat, de l’environnement et de l’énergie de Wuppertal), et elle a promu conjointement avec l’association Oikos la question de la durabilité dans l’économie.

Dès 1972, année de la publication du livre « Les limites à la croissance » du jeune Dennis Meadows, elle invita celui-ci à un séminaire à l’Eawag. À partir de 1983, elle devint membre du « Balaton Group » fondé par Donella et Dennis Meadows, un réseau toujours actif de chercheurs de plus de 30 pays qui s’investissent dans le développement durable. Elle invitait régulièrement le Comité directeur de ce groupe à son domicile, à Eglisau, puis ensuite à Wallisellen.

Depuis sa retraite en 1999, elle s’est consacrée aux propriétés spécifiques de l’eau ainsi qu’aux avantages de l’agriculture biologique pour l’eau et l’environnement en général. Elle a parfois soutenu des conceptions non-conventionnelles sur les influences physiques subtiles qui s’exercent sur l’eau, et sur la mémoire de l’eau, des idées qui n’étaient pas partagées par tous ses collègues chercheurs. Mais, grâce à ses connaissances approfondies et à sa grande empathie pour les gens qui l’entouraient, nul ne pouvait sortir d’une discussion avec elle sans se retrouver plongé dans ses propres réflexions. Dennis Meadows l’a formulé ainsi dans le Registre de condoléances numérique : « I never knew whether she was a magician who practiced science or a scientist who practiced magic. But she believed in both. » (Je n’ai jamais su si elle était une magicienne qui faisait également de la recherche ou une scientifique qui pratiquait la magie. Mais elle croyait aux deux.)

Les obsèques seront célébrées le 17 février (date de son anniversaire) 2016 à 14 heures, en l’église Wasserkirche à Zurich.