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D’un tweet à Forbes, The Diplomat et plus encore
15 avril 2021 |
La biodisponibilité du fer est essentielle pour tous les organismes vivants. La carence en fer des plantes peut perturber la production agricole. Dans sa thèse dirigée par Stephan Hug et Janet Hering de l’institut de recherche de l’eau Eawag, Jagannath Biswakarma (maintenant postdoctorant à l’Eawag) propose des mécanismes alternatifs grâce auxquels les plantes ou les micro-organismes vivant dans des conditions pauvres en fer peuvent le puiser directement dans les minéraux riches en fer. Les chercheuses et chercheurs de l’Eawag ont réalisé cette étude en étroite collaboration avec l’Université de Vienne.
Ces recherches pourraient aider les agriculteurs des pays les moins avancés où le changement climatique porte gravement préjudice à la production agricole. Des changements plus fréquents des conditions climatiques peuvent par exemple provoquer des variations du niveau des nappes phréatiques. Il en résulte une modification des conditions chimiques et de l’activité microbienne dans les sols et dans l’eau, ce qui peut alors avoir un impact sur la disponibilité du fer pour les plantes. Les recherches de Jagannath Biswakarma expliquent comment les plantes peuvent, dans des conditions défavorables, puiser le fer dans les minéraux riches en fer afin de produire les nutriments dont les hommes et les animaux ont besoin pour survivre.
Intérêt médiatique international
Jagannath Biswakarma a parlé sur Twitter de ce mécanisme alternatif et des possibles effets de ses recherches sur l’agriculture dans les pays les moins avancés, notamment en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Son tweet a attiré l’attention d’Andrew Wight, journaliste scientifique australien pour Forbes basé à Medellin, en Colombie. Il souhaitait interviewer J. Biswakarma directement pour en savoir plus sur ses travaux de recherche.
Cette interview avec Andrew Wight a fait l’objet d’un article, publié dans Forbes le 30 septembre 2020. Janet Hering a twitté sur cette publication et Jagannath Biswakarma a retweeté son tweet, ce qui a fini par attirer l’attention d’Arun Budhathoki, journaliste népalais et rédacteur en chef du Kathmandu Tribune. Ses travaux sont entre autres parus dans The Guardian, le Financial Times et le magazine The Diplomat, où il a publié – en plus du Kathmandu Tribune – un article sur les recherches de J. Biswakarma. Depuis, des articles sur son travail ont été publiés dans six autres médias. Et l’intérêt va grandissant.
La science sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux peuvent visiblement contribuer à la diffusion de la recherche scientifique. Ils peuvent donc permettre aux travaux scientifiques non seulement d’être vus et lus, mais aussi de faire parler d’eux. Les résultats scientifiques ont ainsi un impact plus large que les seules publications universitaires et touchent aussi à plus long terme les personnes pour qui ce savoir est directement utile dans la pratique. C’est notamment le cas des agriculteurs et des décideurs politiques des pays confrontés de manière accrue à des conditions climatiques difficiles.
Posts sur les recherches de Jagannath Biswakarma sur Twitter.
(graphique: Jagannath Biswakarma)
Photo de couverture: Eawag, Jagannath Biswakarma