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L’Eawag renforce sa position en Suisse romande
28 juin 2017 |
Nicolas Derlon, votre nouveau rôle est principalement focalisé sur les activités de l’Eawag en Suisse romande?
Tout à fait ; l’objectif principal de mon nouveau rôle est de renforcer la présence de l’Eawag en Suisse romande et d’élargir ses liens avec le secteur de l’ingénierie, en particulier dans le domaine du traitement des eaux usées. À l’Eawag, nous voulons surtout nous assurer que s’il y a un besoin d’assistance, nos partenaires potentiels savent que nous sommes disponibles et prêts à les soutenir. Nous parlons ici de tout partenaire ayant des besoins spécifiques dans le domaine du traitement des eaux usées, par ex. autorités municipales et cantonales, sociétés d’ingénierie, opérateurs de STEPs ou associations. En outre, pour notre recherche, il est très important de développer ce type de contacts. C’est ce qui nous permet à long-terme, de mieux orienter notre recherche. Donc, globalement, la visibilité est cruciale pour mon nouveau rôle. Concrètement, cela signifie que je dois être physiquement présent en Suisse romande; je bénéficie d’ailleurs d’un deuxième bureau à l’EPF Lausanne, où je passe environ une journée par semaine quand je ne suis pas en réunion chez un collaborateur...
C’est donc le début d’une coopération plus étroite de l’Eawag avec la Suisse francophone
Le « début d’une coopération», non. Mais plutôt un « renforcement » L’Eawag a toujours travaillé « en » Suisse romande et « avec » la Suisse romande. Dans le passé, le département Technologie des procédés a travaillé en étroite collaboration avec différents partenaires dans le domaine du traitement des eaux usées, par ex. dans le développement technologique ou le soutien direct par le biais d’activités d’expertise. Plusieurs projets sont actuellement en cours dans le domaine des micropolluants ou du dévelopement de procédés types anammox ou granules aérobies. Mais au cours des dernières années, les besoins de soutien et d’accompagnement du secteur du traitement des eaux usées a considérablement augmenté.
« L’Eawag a toujours travaillé avec la Suisse romande. Mais au cours des dernières années, les besoins de soutien et d’accompagnement ont considérablement augmenté. »
Est-ce la conséquence de la réglementation révisée de l’ordonnance sur la protection des eaux de 2016 ?
L’ordonnance révisée sur la protection des eaux, qui est entrée en vigueur en janvier 2016, est certainement l’une des raisons pour lesquelles la demande de soutien a beaucoup augmenté ces dernières années. L’ordonnance sur la protection des eaux exige que les municipalités suisses mettent en place des mesures techniques pour éliminer les micropolluants au sein des stations d’épuration. Cela nécessite de repenser la gestion des eaux usées et engendre donc une réflexion. En créant mon nouveau rôle en si peu de temps, Eawag a démontré sa capacité à s’adapter extrêment rapidement à cette demande, ce que je trouve assez formidable.
.. mais cette réglementation révisée n’affecterait-elle pas chaque région de Suisse ?
Elle affecte toutes les régions de Suisse, mais la partie occidentale est particulièrement touchée. Avant cette révision de la réglementation, de nombreuses stations d’épuration des eaux usées (STEP) en Suisse romande n’étaient pas tenues de procéder à l’élimination des nutriments. Si elles doivent maintenant éliminer les micropolluants, elles sont obligées de repenser complètement leur gestion des eaux usées. Le Canton de Vaud en est un exemple : il possédait un nombre élevé de petites stations d’épuration, mais veut maintenant régionaliser le traitement des eaux au sein de 16 grandes STEP. Cette réglementation révisée implique et affecte tous les acteurs concernés dans le domaine du traitement des eaux usées : les autorités, les sociétés de conseil en ingénierie et les opérateurs. C’est pourquoi les gens commencent à avoir des questions, et c’est là que nous intervenons.
« La Suisse romande repense en grande partie sa gestion du traitement des eaux usées . C’est là que les gens commencent à avoir des questions et que nous intervenons. »
Qu’est-ce que des partenaires potentiels peuvent attendre de vous ?
Nous sommes là pour répondre à toute question. Les possibilités sont très vastes et peuvent inclure des collaborations sur des projets spécifiques avec des partenaires académiques ou industriels, des activités d’expertises, un accompagnement lors de tests pilotes sur site ou simplement la communication sur l’avancement de la recherche dans le domaine de l’ingénierie. À titre d’exemple, nous avions une société d’ingénierie qui souhaitait connaître les avantages de la modélisation dynamique pour la conception et la compréhension de la STEP. À l’aide d’une étude de cas, nous lui avons montré quelles sont leurs possibilités dans ce domaine. Si je ne possède pas personnellement l’expertise nécessaire, mon rôle est alors de faire le lien avec la bonne personne au sein de l’Eawag.
Vous avez commencé votre nouvelle mission au début de cette année. Quels sont vos domaines d’intervention actuels ?
En tant qu’Institut de Recherche de l’Eau du Domaine des EPF, il est important pour nous de mettre nos connaissances à la disposition de toutes les régions de Suisse. À l’heure actuelle, la première étape consiste à identifier les différents partenaires et à apprendre à se connaître mutuellement. Avec le VSA (Association professionnelle pour l’eau) Romandie, nous discutons actuellement de l’organisation d’une conférence d’une journée. Au cours de cette conférence, les chercheurs du département Technologie des procédés de l’Eawag communiqueront sur leurs récents projets de recherche, p. ex. Anammox mainstream, boues granulaires aérobies, contrôle et automation, etc. Il y aura également deux journées d’information à l’automne 2017, auxquels je serai présent (par exemple Symposium Eaux Usées le 26 septembre organisé par Wilo Schweiz AG). En ce qui concerne la recherche, je travaille actuellement avec d’autres personnes dans le cadre d’un projet financé par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS) sur les boues granulaires aérobies, avec Eberhard Morgenroth (responsable du département Technologie des procédés) et Christof Holliger, Professeur à l’EPFL. Nous avons un doctorant à l’Eawag et deux doctorants à l’EPFL. Ce qui est également très important pour nous, comme je l’ai mentionné au début, c’est aussi de recevoir de nombreux retours d’expérience de la part des professionnels du domaine du traitement des eaux. Notre préoccupation est d’effectuer une recherche pertinente ayant un impact sociétal, c’est-à-dire qui soit bénéfique pour nos partenaires et pour l’environnement. En cultivant des liens plus étroits avec ces partenaires, notre recherche en profite également.
« Il est très important pour nous de recevoir un retour d’expérience de la part des professionnels du domaine du traitement des eaux, car c’est un moyen de mieux orienter notre recherche et de la rendre plus pertinente. »
À propos de Nicolas Derlon
Nicolas Derlon possède un doctorat de l’Université de Toulouse (France) sur la compréhension des problèmes de nitrification au sein de réacteurs à biofilm à lit mobile. Il a ensuite travaillé à l’Advanced Water Management Center (University of Queensland, Australie) sur le contrôle de la formation de biofilms anaérobies dans les réseaux d’assainissement. Nicolas Derlon a rejoint l’Eawag et l’EPF de Zürich en 2009. Depuis, il a travaillé sur plusieurs projets tels que les boues granulaires aérobies pour le traitement des eaux usées municipales, la réduction des boues, l’encrassement biologique (biofouling) des membranes et la modélisation des stations d’épuration des eaux usées. Il a obtenu sa nomination à l’Eawag début 2017.
Page Internet personnelle de Nicolas Derlon