Détail de l'archive

Partenariats sur le lac Kivu

13 février 2013 | Andri Bryner

Conjointement avec le Kigali Institute of Science and Technology (Rwanda) et l'Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (Congo), l'Eawag a organisé deux ateliers du 17 au 22 janvier à Kigali et Bukavu au sujet des derniers résultats de recherche sur le Lac Kivu. Le projet de recherche commun des trois dernières années a été baptisé «Lake Kivu: Learning from the past for managing its future». Les scientifiques ont découvert de nombreux signes d'activité volcanique au fond du lac, ils ont déterminé la localisation et les caractéristiques de sources subaquatiques, ils ont étudié des carottes de sédiments et les effets de la population halieutique et ils ont développé un modèle de bilan hydrique pour expliquer les fluctuations du niveau du lac.

Le lac Kivu, situé dans la vallée du Rift Est Africain, est unique. C'est le seul lac au monde qui contienne tellement de méthane dissous qu'un usage commercial pour la production d'électricité soit envisageable. Mais les gaz dissous dans le lac représentent également un risque naturel inhabituel. Car la survenue d'un événement majeur, tel qu'une éruption volcanique au fond du lac, pourrait dans certaines circonstances entraîner un dégagement de gaz aux conséquences désastreuses. Du point de vue scientifique, le lac Kivu de par ses caractéristiques uniques, est un «laboratoire naturel» parfait pour étudier des processus physiques, chimiques et microbiologiques. Au cours des dix dernières années – depuis l'éruption du volcan Nyiragongo en 2002 –, plusieurs groupes du département de eaux de surface de l'Eawag (Surf) ont fait des études sur le Kivu.

Les participants aux ateliers, très intéressés, venaient – tout à fait dans l'esprit de l'année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau de l'ONU - de ministères, d'organismes environnementaux, d'instituts de recherche, de coopératives de pêche et d'entreprises désireuses d'exploiter le méthane. Les discussions animées après les exposés ont tourné autour de la future extraction du méthane, de la pêche et du développement des capacités de recherche locales. Dans les ateliers, les chercheuses et chercheurs de la région ont été incités à développer des projets communs et à déposer des demandes de subventions auprès de bailleurs de fonds potentiels.